El
nino, provoque de nombreux bouleversements climatiques.
Les océans et l’atmosphère
sont en continuelles interactions. Les modifications
induites sur la température de surface
de la mer vont affecter les vents.
Quand les
alizés soufflent
à leur pleine puissance, l’
upwelling
d’eau froide le long du Pacifique équatorial
refroidit l’air qui le surplombe, le rendant
trop dense pour qu’il s’élève
assez haut pour permettre à la vapeur d’eau
de se condenser et de former des nuages et des
gouttes de pluie. Ainsi l’air reste libre
de nuages pendant les années “normales”,
et la pluie dans la ceinture équatoriale
est largement confinée dans l’extrême
ouest du bassin, au voisinage de l’Indonésie
Mais lorsque les alizés soufflent
s’affaiblissent et régressent vers
l’est pendant les premiers stades d’un
événement El Niño, l’upwelling
se ralentit et l’océan se réchauffe.
L’air humide à la surface de l’océan
se réchauffe également. Il devient
assez léger pour former des nuages épais
qui produisent de fortes pluies le long de l’équateur.
Cette modification des températures de
surface océaniques est donc responsable
du déplacement vers l’est du maximum
de pluie sur le Pacifique central. les ajustements
atmosphériques associés correspondent
à une baisse de pression dans le Pacifique
central et oriental, et à une augmentation
de pression dans le Pacifique ouest (Indonésie
et Australie), propice à un plus grand
retrait des alizés

Pendant des années normales
(en haut), l’upwelling induit par les alizés
de surface (flèche) maintient les eaux
de surface du Pacifique central froides (bleu).
Les fortes pluies sont confinées au-dessus
des eaux chaudes (rouge) qui entourent l’Indonésie
sur le bord ouest du pacifique. Pendant un El
Niño (en bas), les alizés faiblissent
et régressent dans le Pacifique est, permettant
au Pacifique central de se réchauffer,
et aux zones de pluies de se déplacer vers
l’est
Ainsi, le El Niño de 1982-1983
a produit des effets dramatiques sur les continents.
En Équateur et dans le nord du Pérou
environ 250 cm de pluie tombèrent pendant
6 mois. Plus vers l’ouest, les anomalies
de vent ont dérouté les
typhons
de leurs routes habituelles, vers Hawaii ou Tahiti
non préparées à de telles
conditions météorologiques.
Le phénomène peut
affecter par ondes de choc les conditions climatiques
dans les régions les plus éloignées
du globe. Ce message d’échelle planétaire
est convoyé par des déplacements
des régions de pluies tropicales, qui affectent
ensuite les structures de vent sur toute la planète.
Les nuages tropicaux porteurs de pluie déforment
l’air qui les surplombe (8 à 16 km
au-dessus du niveau de la mer). Les vents qui
sont formés dans l’air au dessus
de ces nuages vont déterminer les positions
des moussons, et les routes des cyclones et ceintures
des vents intenses séparant les régions
chaudes et froides à la surface de la Terre.
Pendant des années El Niño, quand
la zone de pluie habituellement centrée
sur l’Indonésie se déplace
vers l’est vers le Pacifique central, les
ondes présentes dans les couches hautes
de l’atmosphère sont affectées,
causant des anomalies climatiques sur de nombreuses
régions du globe.
Les impacts de El Niño sur le climat aux
latitudes tempérées sont les plus
évidents pendant l’hiver. Par exemple,
la plupart des hivers El Niño sont doux
sur le canada occidental et sur des régions
du nord-ouest des États-Unis, et pluvieux
sur le sud des États-Unis (du Texas à
la Floride). El Niño affecte également
les climats tempérés durant les
autres saisons. mais, même pendant l’hiver,
El Niño n’est qu’un des nombreux
facteurs qui influencent le climat des régions
tempérées.
Ainsi, l'édition 1997
d'El Niño provoqua des sécheresses
et des feux de forêts en Indonésie,
de fortes pluies en Californie et des inondations
dans la région du sud-est des États-Unis
. La température estimative moyenne du
globe, en surface, pour les zones terrestres et
maritimes, a également augmenté.
Vers la fin de décembre 1997, une tempête
battant des records a déversé jusqu'à
25 cm de neige dans le sud-est des États-Unis.
Des vagues atteignant jusqu'à 4 mètres
de haut se sont abattues au sud de San francisco.
De violentes tempêtes engendrées
par l'El Niño ont sévi en Floride.
Ces tempêtes ont donné naissance
à des tornades allant jusqu'à 400
km/h.
Plus récemment, en juin
2002, un certain effet de l'El Niño
de 2002 se faisait déjà sentir dans
les régions tropicales d'Amérique
du Sud. De violentes pluies d'orages, les pires
des huit dernières décennies, ont
détrempé le Chili. Vers la fin du
mois de décembre, l'Australie subissait
la pire des sécheresses d'un siècle
surnommé la "super-sèche".
Des tempêtes meurtrières se sont
également déchaînées
sur la côte ouest des États-Unis.
Cinq journées entières de grosses
pluies et de grands vents !!!
|